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La violence psychiatrique et judiciaire

 

Collectif Vérité et Justice pour Nathalie (CVJN)

 

www.cvjn.over-blog.com

 

Nathalie Dale, née le 21 mai 1970 à Cagnes-Sur-Mer.

 

Décédée le 31 janvier 2014 à Aix-en-Provence.

 

Enterrée le 27 février 2014.

 

victime à la fois de traitements médicamenteux, de traitements psychiatriques abusifs, d'un internement illégitime et lourd de conséquences, dépossédée de son enfant, de ses biens et de sa dignité.

 

Les membres du «Collectif Vérité et Justice pour Nathalie» s'insurgent contre

 

- Une maltraitance psychiatrique et curatélaire subie par Nathalie dans le centre hospitalier de Montperrin, à Aix-en-Provence. Elle n’y a été traitée et par des traitements lourds (comprimés et injections neuroleptiques) du 01/01/2010 au 26/04/2010, et du 19/10/2010 au 19/01/2011, ainsi qu'en externe (CMP) jusqu'à sa destruction totale et finale le 31/01/2014.

 

2 - L'enlèvement de son enfant par le juge des tutelles avec la complicité de la psychiatre, et ce, dès l'accouchement.

 

3 - Le placement de Nathalie sous «curatelle renforcée» (le 08/04/ 2010), soi-disant protection juridique dont les acteurs, fonctionnant comme une entreprise, ont détourné ses allocations AAH, ou ne les lui ont octroyées qu'au compte-goutte.

 

4 - L’arrêté préfectoral (19 octobre 2010) pour l’hospitalisation d’office de Nathalie, suite à une pétition malveillante de son voisinage, mensongère et non vérifiée.

 

Cette synergie institutionnelle (préfecture - justice - affaires sociales - psychiatrie), «normale», tranquille, dépourvue d’un contre-pouvoir digne de ce nom, d’une Inspection Générale ou de tout autre système de contrôle, a permis et provoqué de longues années de souffrance; elle a entraîné la mort de Nathalie le 31 janvier 2014, et ce, en raison d'une défaillance respiratoire due à une surcharge médicamenteuse, selon le certificat de décès établi par le service de la médecine légale le 03/02/2014.

 

Pour être menées au nom du «soin » et de la très fameuse “protection juridique des majeurs“, ces pratiques, tout à la fois professionnelles et alignées sur une éthique inexistante et péremptoire, n’en sont pas moins inversées fréquemment, fatalement et notoirement, comme ce fut le cas de feue Nathalie.

 

n amont ou en arrière fond de ces horreurs légales, il est un problème peu dit, mal dit, voire indicible, celui qui a fait mourir Nathalie : l’impossibilité actuelle d’une solidarité minimale, familiale, civique, sociale, politique, et même scientifique. Une solidarité minimale qui ferait barrage au pire et validerait le souci français pour les droits fondamentaux de la personne. Une solidarité minimale qui n’aurait pas laissé Nathalie souffrir et mourir ainsi.

 

Qu’en est-il de ce non moins fameux et très bruyant souci de l’Autre et de la différence, du malade et du patient, du handicap et du grand âge, des grands principes et de l’universel, des chartes solennelles et des colloques internationaux, des émotions collectives et autres enflures médiatisées ?

 

Nous en avons d’ailleurs énervé plus d’un, dans la vaste toile socio-intello-médico-politique de l’indifférence, de l’irresponsabilité et de la prédation organisée, en leur rappelant d’une part les recommandations et les rapports des Nations-Unies, notamment la “Convention relative aux droits des personnes handicapées“, et d’autre part les auditions de l'Etat Français le 13 et 14 janvier 2016 par le Rapporteur Spécial (Genève).

 

Comment expliquer le silence et la passivité des acteurs institutionnels, puis leur hostilité ouverte pour tenter d’invalider (par tous les moyens) les démarches, rapports et autres signaux d'alerte adressés à tout niveau de responsabilité par le compagnon de Nathalie, à mesure de l’aggravation continue et visible de son état ?

 

Un minimum de chaleur humaine … plutôt que d’éthique rabâchée, klaxonnée ou rénovée à coups d’«humanitude»... et un peu de vrai professionnalisme, même à l'ancienne... eût épargné Nathalie. Seuls des experts en communication osent encore affirmer que ce ne fut qu’un «cas exceptionnel» et regrettable, alors que nous savons tous (expériences et informations à la clef) combien la maltraitance psychiatrique et socio-judiciaire relève d’un fonctionnement institutionnel, social, global et… terrifiant pour quiconque voit ou subit ces horreurs (directement ou indirectement), et accède, in fine, aux coulisses profondes de notre État de "droit".

 

Un domestique du «système», l'un de ses nombreux porte-paroles, peut verser dans une réelle et incontestable normopathie à force de suivisme et d’obéissance. Il cède alors à une parodie violente du mensonge institutionnel qui pour être hilarante n’en est pas moins révélatrice d’une mentalité courante, locale et quasiment culturelle, face à la différence et à la meilleure qui soit, mais qui n’en devient pas moins suspecte. Un trio immoral et obscène s’il en est, celui de la communication, de la frustration et du pouvoir : «À propos de Nathalie, bien sûr, nous sommes désolés, oui, c'est un cas terrible, mais «exceptionnel» ! Et puis, soyons clairs, elle n’était pas innocente, oh non, loin de là ! Réalisez-vous !? Elle était en dépression ! Il y a tout de même des limites ! Tout cela doit se payer ! Quant à son compagnon… Alors là, il y a quelque chose qui cloche. Vous rendez-vous compte ? Un partenaire… enfin, un compagnon, qui démontre une telle inconditionnalité et une telle constance dans son soutien, et veut nous donner une leçon d’humanité, d’éthique ou de je ne sais quoi… alors que nous, les professionnels, sommes formés et mandatés pour une prise en charge médicale et juridique de Nathalie… Non, tout cela est plus que suspect. Et que devient la démocratie là-dedans ?»

 

Par voie de conséquence, deux plaintes, preuves détaillées à l'appui, ont été déposées le 12/11/ 2014 au TGI d’Aix-en-Provence :

 

1)Contre la psychiatre hospitalière pour homicide involontaire et maltraitances.

 

2) Contre la mandataire désignée par le service juridique de protection des majeurs pour escroquerie et négligence systématique.

 

Peut-on encore croire à quelque aboutissement positif de ces diverses procédures ? Aucune illusion. Seules des luttes et des mobilisations collectives et citoyennes s'imposent, non seulement pour la dignité et la sécurité de personnes tout à la fois vulnérables et victimes d’une maltraitance psychiatrique et sociale, mais encore pour une restauration de toute protection humanisée (officielle : judiciaire, sociale et médicale) , pour que celle-ci soit à nouveau le bouclier du handicap et de la vulnérabilité face au prédateur professionnel... et non pas l’inverse.

 

Le Collectif Vérité et Justice pour Nathalie lance un appel fort aux femmes et aux hommes de toutes sensibilités et de toutes conditions pour le soutenir dans ce combat qui lui fut imposé, lequel nous concerne tous, pour la vie, l'honneur et pour la dignité.

 

En alliance avec le "Collectif National des Victimes de la Psychiatrie", il interpelle une fois de plus les institutions et l’ensemble de la société ; il pose un refus radical à une déshumanisation en cours.

 

Marseille, le 27 février 2016

 

Collectif Vérité et Justice pour Nathalie.

 

 

 

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